West Highland Way – Jour 7

18 mai 2015
Kinlochleven – Fort William 24,5km
« Congratulation ! »

Je me lève assez tôt. La marche d’aujourd’hui est assez longue et je ne sais pas si j’aurai un train en fin d’aprem. Je fais mon paquetage et je passe par le bar de l’hôtel pour prendre deux trois barres snickers. J’aperçois Vincent et Mélanie qui prennent leur petit déjeuner. Je les salut et leur souhaite une bonne journée.
C’est parti. Petite montée gentille dans la forêt. Il pleut légèrement mais sans que ce soit désagréable. Je croise les randonneurs habituels. On discute un peu.

Une fois arrivé en haut, le chemin est relativement plat. Il est à flanc de montagne et c’est assez joli. On passe par une maison en ruine où tout le monde s’arrête.
Le temps se dégage. Grand soleil. J’enlève mon poncho et j’apprécie encore plus le parcours.
J’ai fort mal aux pieds. Plus particulièrement le droit. Bien plus tard, une fois rentré en Belgique, j’apprendrai que j’ai une tendinite. L’arrière de ma chaussure a frotté mon talon ce qui a gêné mon tendon. C’est arrivé depuis le deuxième jour de la marche. J’ai souffert pendant 6 jours. Depuis, j’ai remarché en montagne et je n’ai pas eu de souci. Mon pied s’est moulé à ma chaussure. Ou l’inverse… Malgré ça je sifflote. Je chante du Keren Ann, Gun’s and roses, les 7 nains…

Le chemin est vraiment magnifique. Je passe une barrière vers midi où quelques randonneurs prennent leur déjeuner. Certains ont des thermos avec, j’imagine, un bon repas bien chaud. Je ne reste pas ici et je mangerai plus tard, plus loin sur la route.
Un peu après mon déjeuner, je croise Nicky qui semble allez bien. Je tombe également sur un panneau qui explique quelques exploits passés dans la région. Une bataille entre Ecossais. L’illustration montre deux gaillards en kilt marchant dans la neige. J’imagine un moment comment ils ont pu vivre dans ces conditions. C’est assez extraordinaire.
J’arrive à un petit col où l’on aperçoit au loin Ben Nevis, le plus haut sommet d’Angleterre. Je le regarde. L’observe. Ses flancs sont enneigés et des nuages épais couvrent son sommet. C’est majestueux. La visibilité est assez courte car les nuages le recouvrent vite. Je m’étais réservé un jour pour le monter mais je renonce à l’idée de me faire encore mal (presque 1000 mètres de dénivelé). De plus je ne suis pas équipé pour. Il y a un centre au pied du mont qui prévient les randonneurs des risques pour l’ascension. Il y a eu de nombreux morts. Je passe mon tour.
Une des dernières portions du chemin passe par une très jolie forêt de pin. C’est magique. J’en profite.
La fin du parcours est sur une large route forestière goudronnée. C’est un de mes moments les plus insupportables malgré la fin du trail. Le plat de la route ne convient pas à mes pieds fatigués. Je suis obligé de m’arrêter toute les demis heures . J’essaye de ne plus y penser.
J’arrive enfin aux abords de Fort William. Je longe la route et rentre en ville. Je croise les deux allemands et je le félicite. Ils ont fini le trail ! Ils m’indiquent que ce n’est plus très loin et que je ne dois pas me tromper car il y a une « fausse fin ». C’est l’ancien terminus de la randonnée qui est un peu avant. De nombreuses personnes se sont déjà arrêtées là pensant que c’était la fin. Je salue les deux randonneurs et je termine ma route.
Je rentre plus dans la ville. Il y a une allée avec au fond le fin du chemin. J’arrive sur cette petite place où un banc avec une statue dessus signal la fin ! Au sol, une ligne marque le passage de la West Highland Way ! Je l’ai fait. Je suis heureux, content, joyeux. J’aperçois quelques randonneurs qui se félicitent. Je ne croise aucun de ceux que j’ai côtoyé pendant cette semaine. Je prends une photo sur le banc. C’est de rigueur. Enfin, arrivent Vincent et Mélanie. Félicitations ! Ils repartent car ils vont camper pour aller sur l’île de Skye le lendemain. On se dit au revoir et on prendra contact plus tard.
Je pense à ma copine. Petit texto « c’est fait ! ».

En rentrant en ville je m’étais arrêté à la gare pour les horaires. J’ai encore un peu de temps et je me pose dans un restaurant au coin de la place de l’arrivée. Je me mange une assiette de ribs barbecue avec frites et coca. J’aperçois les randonneurs qui arrivent au compte goutte sur la place.
Je prends le train pour Glasgow. Je suis épuisé mais heureux. Je n’ai qu’une envie c’est de la refaire. C’est expérience enrichissante. Moi qui pensais être seul, finalement je me suis retrouvé entouré. Je remercie tous ces randonneurs avec qui j’ai partagé d’agréables moments. J’ai la tête remplie de magnifiques souvenirs. A bientôt sur d’autres chemins.